Versailles-Chantiers
De la ville neuve au nouveau quartier
Premier point d'étape : le Trident des avenues, la relation réciproque "château-ville"

Notre visite commence sur la place d'Armes. Notre regard est attiré par le château, et nous en oublions presque la ville. C'est la situation paradoxale que la ville a vécue pendant plus d'un siècle : elle n'existait que comme "faire valoir" du Château.
Pour dessiner le plan de la ville, on utilise les mêmes figures géométriques que pour le dessin du parc ! De grandes voies rayonnantes, qui partent du Château. Elles forment un trident, et mènent toutes les trois au Château ; l'avenue de Paris au centre, plus large, l'avenue de Saint-Cloud à gauche, et l'avenue de Sceaux à droite.
On va élever rapidement les façades des pavillons le long des avenues et de la place d'Armes, comme décor d'accompagnement. Encore présents pour la plupart, ils logeaient à l'époque la cour. Deux grands hôtels particuliers remplissaient les branches du Trident, avant d'être remplacés par les grandes et les petites écuries.
Autre singularité de Versailles : la ville n'aura pas de centre, mais des quartiers "en concurrence" de part et d'autre du Trident.
Interview de Jean Castex, architecte enseignant
Jean Castex est architecte enseignant à l'École Nationale Supérieure d'Architecture de Versailles.
Ce podcast inédit a été réalisé par Fanny Rahmouni pour #Archipel francilien
© les CAUE d'Île-de-France

Le nouveau plan de la ville et du parc, 1775

Côté parc, le plan présente un nombre impressionnant de figures géométriques, depuis les petites figures simples qui remplissent les carrés situés entre le château et le Grand canal, jusqu'aux grandes figures rayonnantes, qui conduisent toutes vers le Château.
Ce plan met en évidence la similitude des figures géométriques utilisées pour dessiner la ville, en particulier :
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Le grand axe de symétrie central, formé par le Grand canal, et repris par l'avenue de Paris ;
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Les longues voies rayonnantes qui conduisent jusqu'au Château, reprises avec le Trident, qui remplissent un rôle à la fois spatial et symbolique.
On pourra aussi retrouver les petites figures expérimentées de part et d'autre du Trident, à l'intérieur des quartiers Notre-Dame, et Saint-Louis.
Plan 7FI219 - Archives communales de Versailles
Le plan de la ville en 1941

Le plan de 1941 montre comment la ville s'est développée de part et d'autre du Trident, au-delà des deux quartiers "historiques" : le quartier de Notre-Dame, et le quartier Saint-Louis, ceci surtout au Nord car le développement a été très vite bloqué au Sud par l'importance du relief, et ensuite par la "barrière" de la ligne de chemin-de-fer.
L'agrandissement montre le comblement des bordures de l'avenue de Sceaux, par des équipements principalement militaires, isolant encore un peu plus le quartier Saint-Louis.
Plan 7F13 - Archives communales de Versailles
Les avenues, depuis la place d'Armes

Sur cette carte postale, on peut voir comment, dans la perspective de l'avenue, le regard est conduit immanquablement vers le Château (situé derrière nous) Cela a été possible grâce aux importants travaux de terrassement, qui ont permis d'adoucir le profil en long de la chaussée, pour redresser les irrégularités du terrain.
On peut également deviner que les bâtiments qui bordent l'avenue sont situés en contre-bas.
La chaussée centrale forme avec les promenades plantées, un "tout" indépendant, qui assure les relations lointaines. Et les contre-allées se chargent quant à elles d'assurer les relations locales avec les quartiers.
Archives communales de Versailles